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Définition : Néolithique, dernière période de la préhistoire avant l'âge du Bronze, caractérisée par la naissance de l'agriculture et de l'élevage, par la pratique de la poterie et par la fabrication d'outils de pierre polie. C'est le naturaliste et politicien britannique sir John Lubbock qui, en 1865, proposa les termes Paléolithique (du grec palaios, «!vieux!», et lithos, «!pierre!») et Néolithique (de neo, «!nouveau!») pour désigner respectivement l'âge de la pierre taillée et l'âge de la pierre polie. Le Néolithique a toujours été associé aux origines de l'agriculture et à la sédentarisation des peuples, accompagnées de l'utilisation de la poterie et des outils de pierre polie. Toutefois, on sait aujourd'hui que certaines de ces caractéristiques sont antérieures à cette période: au Japon, la poterie date de quelque 16000 ans, tandis que des outils de pierre polie fabriqués il y a plus de 32000 ans ont été découverts en Australie. Même au Néolithique, ces évolutions ne se sont pas produites simultanément. Par exemple, au Proche-Orient, la production de nourriture est apparue avant la poterie (donnant ainsi naissance au terme «!Néolithique pré-poterie!»). Cependant, ce terme reste utilisé pour tout l'ancien monde, avec des dates qui varient entre 8000av.J.-C. au Proche-Orient et 2000av.J.-C., date à laquelle fut adoptée la technologie du cuivre ou du bronze dans le nord de l'Europe.
La sédentarisation :
La culture des céréales et l'élevage de bovins, ovins, caprins et porcins permirent un fort accroissement de la population et imposèrent la sédentarisation des groupes humains. Le Néolithique vit ainsi l'émergence des premiers villages, aux maisons construites en matériaux différents selon les régions du monde: briques de boue dans le Levant (Çatal Hüyük, en Turquie), pierre (Fontbouise, dans le Gard) et rondins de bois dans le centre et l'ouest de l'Europe, par exemple. À Jéricho, le Néolithique pré-poterie coïncide même avec la construction d'énormes murailles de pierre. Le village néolithique le plus extraordinaire est sans doute celui de Skara Brae, dans les îles Orcades, dont les maisons et même les meubles (lits, armoires et commodes) sont construits en blocs de pierre. Un important déboisement fut entrepris à la même époque, comme en témoignent les nombreuses maisons en bois, de plus d'une dizaine de mètres de long, construites en Europe avec d'immenses rondins. On a découvert dans l'un de ces sites, à Kückhoven dans le nord-ouest de l'Allemagne, le plus ancien puits du monde, antérieur à 5000av.J.-C., construit avec d'énormes plaques de bois. Le Néolithique vit également l'apparition de voies en rondins dans les marécages comme ceux du Somerset, en Angleterre, et de villages aux maisons en bois sur les rives des lacs alpins, comme à Charavinnes, en Suisse. De nombreux matériaux organiques ont été conservés et protégés de la décomposition dans ces gisements détrempés (objets en bois, vannerie, textiles, etc.) et fournissent aux archéologues de précieuses indications sur la vie quotidienne à cette époque. La poterie :
La poterie néolithique était souvent richement décorée de motifs incrustés, collés ou peints. La très grande variété des formes et des décors, ainsi que la qualité et la provenance des argiles utilisées permettent de déterminer des faciès culturels. L'art néolithique comprend également une grande variété de figurines (souvent féminines, comme dans l'art néolithique eurasien). Les mégalithes :
Si les mégalithes de certains monuments européens présentent des proportions gigantesques, il n'empêche que la construction la plus extraordinaire de toutes les cultures de l'âge de pierre se trouve sur l'île de Pâques, où une civilisation du Néolithique construisit, entre les premiers siècles av.J.-C. et environ 1600, des centaines de plates-formes imposantes composées d'énormes blocs de pierre, sur lesquelles furent érigées d'imposantes statues de pierre: plus de 1000 de ces immenses statues, ou moai, furent sculptées dans le tuf volcanique au moyen de marteaux de basalte et des centaines d'entre elles furent ensuite transportées sur des kilomètres, vraisemblablement sur des rondins de bois, jusqu'aux plates-formes. Le travail nécessaire à la réalisation de ce gigantesque ensemble mégalithique témoigne de l'ingéniosité et des remarquables capacités de ce peuple disposant pour toute technologie de simples outils de pierre et de matériaux organiques. Les mines : Les exploitations minières virent également le jour au Néolithique. Leurs origines remontent au Paléolithique, à l'époque où les peuples travaillaient à l'extraction de l'ocre en Afrique et descendaient dans de profondes grottes en Australie à la recherche de nodules de silex!; l'obsidienne (verre volcanique), très employée au Mésolithique, provenait des îles de la Méditerranée. Toutefois, ce fut au Néolithique que, dans le nord de l'Europe, d'importants filons de silex de haute qualité furent exploités au moyen de systèmes très étendus, avec des centaines de puits et des galeries reliées les unes aux autres, la pierre étant dégagée à l'aide de piques de bois et de ramures de cervidés. Les plus connues sont Grimes Graves en Angleterre, Krzemionki en Pologne et Spiennes en Belgique. Les silex tirés de ces mines comme de nombreux sites à ciel ouvert étaient souvent façonnés en haches, taillées ou polies, dont le commerce était très répandu. |